On a célébré les différentes facettes de Roland Topor, ses romans et ses nouvelles, ses pièces de théâtre, ses dessins de presse, ses affiches, ses illustrations, sans oublier ses films d’animation. Il est temps de présenter ce qui constitue l’épine dorsale de son œuvre : ses dessins les plus accomplis, qui sont aussi les plus intemporels.
Ce premier volume s’attache donc à réunir ses chefs-d’œuvre en noir et blanc, où l’on retrouve ses thèmes de prédilection — le corps malmené, les tourments de l’éros, l’exploration graphique et fantasmatique des méandres de l’inconscient —, ainsi que quelques dessins politiques, aussi pénétrants qu’irrévérencieux.
Une plongée vertigineuse dans l’imaginaire délié et foisonnant de l’un des plus grands dessinateurs du XXe siècle.
Né en 1938 dans une famille juive d’origine polonaise, Roland Topor est caché en Savoie durant l’Occupation. À vingt ans, il publie son premier dessin de presse, puis collabore à Hara-Kiri avant de délaisser le dessin d’humour pour se consacrer à un art total. Dans cette perspective, il fonde en 1962, avec Fernando Arrabal, Alejandro Jodorowsky, Olivier O. Olivier et d’autres, le mouvement Panique, en référence au dieu Pan.
Chansonnier, nouvelliste, romancier, illustrateur et affichiste prolifique, il met également son talent au service du cinéma, participant, entre autres, au Casanova de Fellini, ainsi qu’au Marquis d’Henri Xhonneux, dont il écrit les dialogues et assure la direction artistique. En 1970, il reçoit le prix des Deux Magots pour sa pièce-roman Joko fête son anniversaire et, trois ans plus tard, le prix spécial du jury à Cannes pour le film d’animation La Planète sauvage de René Laloux, dont il a conçu les dialogues et les dessins. En 1976, Roman Polanski adapte son roman Le Locataire chimérique. Toujours avec Henri Xhonneux, il crée en 1983 le programme télévisé Téléchat, qui connaît un succès étourdissant. En 1990, il est lauréat du Grand Prix de la Ville de Paris. Après sa mort en 1997, il est admis au Collège de Pataphysique à titre posthume.