Si Pierre Alechinsky excelle dans les grandes peintures gestuelles, narratives, hautes en couleur, exposées dans le monde entier, il n’a jamais cessé de se consacrer aux petits formats, à l’illustration, à la gravure, à l’objet intime. « Corrigeant » une carte de géographie, un menu de restaurant, un registre, les minutes d’un procès ou un cahier d’écolier, il invente sa propre scène, son paysage peuplé d’êtres surgis au hasard d’une calligraphie ou d’une topographie préexistantes. Il avance sans préjugé sur ces carnets anciens, joue à cache-cache, puis il fait connaissance, se familiarise. Ces carnets sont parfois « redessinés » en un jour, ou jour après jour, ou même achevés dix ans plus tard. De la première à la dernière page, rien n’est jeté. Et nous cheminons sur les traits du pinceau comme dans une pensée, ou une confidence.
Techniques employées : Pinceau, encre de Chine